Le 25 février 1993, The House of Love jouait au Manège En Chantier à Lorient. Trente ans et un mois plus tard, au sud de Londres, Guy Chadwick, écrit toujours de très beaux morceaux. Comme une évidence, leur nouvel album A State of Grace porte fort bien son nom.
Les chansons pop mélancolico-tragiques des parisiens de EggS donneront le ton guitaristique de la soirée.
The House of Love
Le tant attendu nouvel album du groupe de rock alternatif britannique THE HOUSE OF LOVE fondé en 1986 par son leader, chanteur et songwriter, Guy Chadwick est sorti en septembre !
La suite de ’She Paints Words In Red’ publié en 2013 se nomme ’A State Of Grace’ et a été écrite et enregistrée par la cheville ouvrière du groupe, Guy Chadwick, entre deux confinements durant le COVID.
Ce nouvel album suit de près le coffret 8 CDs ‘Burn Down The World’, une collection d’enregistrements sortis chez Fontana du début des années 90,
A propos de ce nouvel album, Guy Chadwick déclare : "C’est le meilleur ensemble de chansons que j’ai écrites depuis des années et la pandémie m’a ironiquement donné le temps et l’espace pour les développer et les arranger". L’album a été enregistré avec un nouveau line-up, constitué à l’origine pour une tournée américaine du 30e anniversaire. Dans la formation actuelle, Guy (voix principale/guitare) est rejoint par Keith Osborne (guitare principale), Hugo Degenhardt (batterie) et Harry Osborne (basse).
“A State Of Grace" est une collection éclectique de titres, allant de "Clouds", un morceau grunge et entraînant, au groove atmosphérique et inquiétant de "Sweet Loser", en passant par la puissante ballade "In My Mind" et le final folklorique "Just One More Song". C’est la première fois que les enregistrements du groupe comportent des instruments tels que la harpe, la guitare à pédale et lap steel, le banjo et le violon, qui viennent s’ajouter aux sons de guitare uniques que nous avons appris à connaître et à aimer de The House of Love.
L’album a été enregistré à Pett Sounds et mixé par Warne Livesey de Babe Rainbow. Pour rester dans la famille, une vidéo promotionnelle en 16mm a été filmée par le neveu et filleul de Guy, George Moore-Chadw.
EggS
Chronique de A GLITTER YEAR sur Mowno
Album sorti en novembre 2022.
En 1988, Sarah Records sortait Shadow Temple, premier de cordée d’une longue série de compilations qui, avec le temps, deviendront de véritables objets de culte, vénérés tels le Saint-Suaire à Turin. Placé en pole position sur le disque, le fragile hymne adolescent I’m In Love With a Girl Who Doesn’t Know I Exist d’Another Sunny Day permettra instantanément à toute une génération orpheline des Smiths de se retrouver dans le mal-être. Trente ans plus tard, sur son premier EP, EggS reprendra – mais de façon plus guillerette – le flambeau là où Harvey Williams l’avait laissé. Les parisiens s’offriront même le luxe d’aller un peu plus loin dans le storytelling avec I Fell In Love With a Girl, She Didn’t Even Know I Exist Then I Formed My Own Band. Ce petit clin œil anodin, drôle et appuyé, suffira à nous faire perdre toute objectivité et, sans coup férir, nous rallier à la cause des jeunes gens. Il y a parfois des choses qui ne s’expliquent pas.
Même si relativement discrète, la petite troupe de Charles Daneau attire vite l’attention. Les belles promesses entrevues sur le quatre titres éponyme des débuts ne laissent personne insensible. Peu de temps après, les deux singles A Certain Smile et Life During Wartime font naître l’attente. Fin 2020, la cassette An Unexpected Christmas Gift donne des envies d’album jusqu’en Angleterre, où Mark Dobson, tombé fou amoureux du groupe, semble prêt à tout pour le signer sur Prefect Records. Le batteur des Field Mice (Sarah, encore) mettra plus de six mois pour arriver à ses fins et enrôler EggS, devenu entre-temps collectif à géométrie variable suite à l’arrivée de Camille et Margaux d’En Attendant Ana. Le coup d’essai-coup de maître A Glitter Year sortira ainsi sur trois labels différents : les premiers de la classe Howlin’ Banana, Safe In The Rain et Prefect pour le Royaume-Uni. Cerise sur le gâteau, Rough Trade – excusez du peu – diffusera également une édition du vinyle limitée à 100 exemplaires. Tout simplement. Quitte à ne pas se moucher avec le coude, autant y aller gaiement.
A Glitter Year s’ouvre en fanfare sur Local Hero qui, comme Old Fashioned Virtue ou Crocodile Tears quelques minutes plus tard, invitera à se replonger sans plus attendre dans la pop australe de l’indispensable label néo-zélandais Flying Nun. Que ce soit dans l’intention, la qualité d’écriture ou l’énergie, Eggs réussit à s’approprier avec intelligence, et sans jamais reformuler, le meilleur des Bats, Chills ou autres Verlaines. Jamais la distance qui sépare Paris (ou Montreuil, pour les pinailleurs) de Dunedin n’aura été aussi courte. Habilement secondé par un saxophone que l’on se surprend à aimer, le chant partagé entre Margaux et Charles – dont le timbre évoque celui de Paul Linehan de The Frank & Walters – fonctionne à merveille sur How It Was Before ou Still Life. Les épurés et (presque) minimalistes Turtle Island et Masquerade rappelleront que le talent, le vrai, n’a nullement besoin d’artifice pour briller. Les guitares carillonnantes de Daily Hell ou Walking Down The Cemetery Road obligeront, une fois encore, à citer ce label de Bristol que l’on aime tant (Sarah, toujours). Inventif et spontané, A Glitter Year restera très certainement comme l’album le plus rafraîchissant de l’année.